Demain, nous fêterons Noël, et à cette occasion,
je me souviens que je suis née à Autun, une petite ville située à proximité du
Morvan. Et dans le Morvan, poussent les sapins de Noël.
Le Morvan est un massif de
hautes collines situé en Bourgogne, aux confins des départements de la Côte-d’Or,
de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et de l’Yonne, marqué par un réseau
hydrographique dense, de nombreux lacs artificiels et un fort boisement. Ce massif
granitique est particulièrement propice à la culture des conifères, grâce à l’humidité atmosphérique, les
précipitations, le climat frais, la moyenne altitude et l’acidité du sol.
La production du sapin de Noël a débuté
dans les années 1930 à Alligny-en-Morvan,
puis s’est étendue sur les autres communes dont certaines ont des appellations croquignoles :
La Celle (en Morvan), Moux (en Morvan), Poil, Planchez, Glux (en Glenne)
Quarré-les-Tombes … Au début, le roi des forêts faisait l’objet d’une récolte
plus ou moins sauvage destinée surtout aux Parisiens, leur prouvant ainsi que
les nourrices ne sont pas les seuls trésors de la région.
L’usage de branchages toujours verts pour décorer les maisons lors des célébrations hivernales remonte à des temps très anciens. Plusieurs siècles avant J.C., les Celtes avaient adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires. Un arbre était associé à chaque mois ; l’épicéa fut celui de décembre, décoré (déjà) avec des fruits, des fleurs et du blé.
Puis la légende raconte qu’à la
fin du VIIe siècle, Saint-Boniface voulu convaincre les druides germains que le
chêne n’était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un, lequel en tombant
écrasa tout sur son passage, à l’exception d’un jeune sapin. Le moine
(Boniface) qualifia ce hasard de miracle et déclara que le conifère serait désormais
l’arbre de l’Enfant Jésus.
Pendant plusieurs siècles, l’arbre de noël, garni de pommes
rouges, symbolise l’arbre du paradis. On trouve sur les livres de comptes de la
ville de Sélestat en Alsace, la première trace écrite de ventes de sapins de
Noël en 1521. A l’époque de la réforme, son usage se développe chez les
protestants qui ne veulent pas représenter la nativité par une crèche, comme
les catholiques.
Le CA n’étant pas encore là pour faire fructifier les bénéfices,
il faut attendre 1738, pour que l’épouse de Louis XV, Marie Leszczynska,
installe un sapin de noël au château de Versailles. Un siècle plus tard, en
1837, la duchesse d’Orléans fait décorer un sapin aux Tuileries. La mode du sapin de Noël se répand alors
rapidement dans la bourgeoisie, puis chez les gens du peuple, surtout après
1870 grâce aux immigrés d’Alsace-Lorraine.
La
décoration de l’arbre de Noël évolue au cours de ses 500 ans d’histoire. Aux pommes rouges, rappelant le pêché originel d’Adam
et Eve, s’ajoutent des hosties non consacrées, les oublies, figurant la
rédemption apportée par le sacrifice de Jésus. Au 17e siècle, apparaissent des fleurs en papier faisant allusion à
un verset d’Isaïe : « Un rameau sortira
de la racine de Jessé, et une fleur poussera de sa racine, et sur elle reposera
l’esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et
de force, esprit de connaissance et de piété, et l’esprit de crainte du
Seigneur la remplira. » Livre d’Isaïe 11 ; 1-10.
C’est
au 18e siècle, que de nouvelles décorations
populaires sans rapport avec la religion, font leur apparition : comme des
lames de métal afin de donner un côté brillant à l’arbre et des friandises (noix
fourrées, pain d’épice, biscuits …). Le sapin devient de plus en plus clinquant
au 19e siècle, avec l’ajout d’anges en métal doré, d’étoiles en
paille, cheveux d’anges, guirlandes, bougies. En 1858, en raison de conditions
météorologiques défavorables, il n’y a plus de pommes pour le décor des arbres
de Noël. Un verrier de Strasbourg a
alors l’idée de les remplacer par des boules de verre, les premières boules de
Noël. L’idée plait tellement qu’un artisanat se développe. Au début du 20e
siècle, les bougies sont remplacées par des guirlandes électriques.
Je vous souhaite un joyeux Noël et plein de cadeaux*
au pied du sapin.
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