Quand les enfants étaient encore
à la maison, comme toutes les mères de famille, j’aimais préparer les fêtes de
fin d’année : prévoir la décoration, les cadeaux, les menus. Et chaque année,
je m’extasiais devant l’avalanche des produits alimentaires proposés dans les commerces,
avec une pensée pour les milliards d’individus qui ne mangent pas à leur faim
de l’autre côté de la planète. « Tu ne trouves pas que cette débauche de
victuailles a quelque chose d’indécent ? ». Invariablement, mon
interlocuteur/trice répondait un « Oui … » laconique avec un
regard fuyant qui laissait entendre : « Là, on l’arrête parce qu’elle
va nous gâcher nos réjouissances ».
Plus tard, j’ai appris à passer
les fêtes en tête à tête avec moi-même, en pensant toujours que ces jours-là
sont surfaits. Et je m’interrogeais : « N’est-ce pas tout simplement
de la rancœur par rapport à mes conditions de vie ? ».
Avec soulagement, j’ai découvert
cette semaine sur expressio.fr un commentaire qui laisse entrevoir l’embarras
de l’auteur :
« L’âne de Buridan meurt faute de savoir choisir entre boire et
manger.
Je n’ai pas pu éviter de penser en lisant cet article, que les deux
tiers de l’humanité n’ont pratiquement qu’une seule préoccupation :
réussir à boire une eau croupie et/ou trouver de quoi manger pour tenir debout.
La mort étant au bout faute d’avoir le choix. Ceci dit, après avoir écrit ces
quelques lignes, je vais retourner à mes préoccupations d’occidental privilégié :
la planification de mes vacances, mes achats sur Internet, les messages sur mon
portable … Comme l’âne de Buridan, j’hésite
entre paraître pour un moraliste sentencieux et ne rien dire, voire ne pas y
penser.
Petite annonce commerciale : au titre de ma société « Ambiance
plombée », j’assure également les anniversaires, les communions, les bar
mitzvah et les suicides collectifs. Sur réservation uniquement ». Nicolas1000
d’expressio.fr « Etre comme l’âne de Buridan » Commentaire n°
20.
* Titre de Didier Dacninckx
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