En début de semaine, j’ai quitté
le service des soins palliatifs où j’avais été accueillie quatre semaines plus
tôt. J’ai eu l’occasion ainsi de découvrir l’univers hospitalier, son
organisation (un peu, comme peut le percevoir une patiente), et surtout l’accueil
dévoué du personnel, son attention discrète, efficace et sans faille. Au fil
des jours, je me suis amusée à observer les personnalités : il y avaient S.
et ses airs d’intellectuelle (because lunettes) indifférente au pouvoir d’attraction
de son prénom, F. et sa silhouette d’éternelle adolescente, L. qui pouvait mimer
une entrée théâtrale (mais silencieuse) dans la chambre en adéquation avec ses
horaires (elle travaille la nuit), S. qui
promenait ingénument ses airs de jeune fille de bonne famille, K., infirmière
expérimentée qui savait filtrer avec intelligence les visites inopportunes, et
d’autres encore douées chacune d’une bonne humeur et d’une courtoisie
inoxydables … Toute l’équipe (environ 15 à 20 personnes) œuvre dans le
même but avec douceur et détermination : alléger moralement et
physiquement les tourments des malades. Par ces mots simples et quelques
anecdotes, je veux rendre hommage avec humilité à toute une profession
(médecins, infirmières, aides-soignantes, agents de service) vouée au service
des autres, dont on parle peu et qui, pourtant, est édifiante.
Lundi, je suis donc partie dans
le nord du département, rejoindre un établissement de soins de suites et de
réadaptation dans le parc des Ecrins. Anna à l’ambulancier : « Je
serai peut-être indisposée par les virages » Son interlocuteur, jovial « Pas
de soucis, je pilote un avion » !? Euh … C’est quoi le rapport ?
Ben y’en a sûrement un, parce qu’elle n’a pas eu de nausées durant le trajet.
Promis, quand Anna voudra survoler les Hautes-Alpes dans un avion de tourisme,
elle ira solliciter son ambulancier à l'aérodrome de Tallard.
Je prends donc mes marques dans
une nouvelle structure. Dés le deuxième jour, je me suis rendue à la
bibliothèque avec un compagnon qui me suit comme mon ombre -une bouteille d’oxygène
qui devrait participer à l’amélioration de la saturation en oxygène- que je
place sur un déambulateur. Ainsi, j’améliore mon autonomie. Et je me suis
inscrite à un atelier d’aquarelles, même si j’ai toujours été une nullité en
dessin. Avec le temps, il devient urgent de réaliser ses vieux rêves.
Mais aujourd’hui, la réalité me
rattrape : le médecin-Chef du Service m’a informée qu’il souhaitait des
examens complémentaires : radio pulmonaire et scanner.
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