Un mois
environ après avoir quitté le domicile conjugal, Anna est pris à parti dans un
hold up à l'agence bancaire où elle travaille. Quatre personnes grimées et/ou
cagoulées pénètrent avec fracas, dégainent chacune un révolver, et sur
le ton du fait divers, Anna dit à son client (retraité) : "Tiens, on est en train de se
faire braquer !".
Trois malfaiteurs se
dispersent dans l'agence, crient leurs ordres, et le cerveau d'Anna enregistre
des images :
- A sa gauche un collègue
court prévenir le Directeur, celui de droite observe la scène : "Alors lui, il va se faire tirer
comme un lapin !".
- Un gangster fait le tour du
guichet, pille rapidement les caisses individuelles et focalise son regard
sur Anna qui réalise tout à coup : « non, ce n'est pas un
jeu ». Arrivé à sa hauteur, il l'agrippe par le col de son chemisier, la
soulève de sa chaise, plaque le canon du pistolet sur son cou et dit : "Vous, Madame, vous allez nous aider à
rassembler l'argent". Mais Anna n'est pas le caissier principal et ne
peut renseigner. Alors le malfaiteur crie à l'adresse de ses collègues : « Si vous ne nous donnez pas l’argent,
je tire ! ». Elle se dit à elle-même : « Tiens, je ne pensais pas que ma vie se
terminerait comme çà ». Et elle n’ose faire un geste, de peur que l’arme
ne se déclenche.
- Sous la
contrainte, les employés se regroupent. Anna se trouve face à Bruno, l’arme
toujours braquée sur sa nuque. Elle se décide à bouger, attrape des deux mains
les revers de la veste de son collègue et supplie : « Bruno, Bruno ! ».
- Les
clients (retraité compris) sont rassemblés avec l’ordre de se coucher sur le
ventre, les mains sur la tête.
- Josée, dont le bureau se trouve sur la
mezzanine, se penche, se ravise et retourne dans son bureau.
Mr F.
qui se trouve dans une pièce adjacente, comprend qu’il n’a pas
intérêt à jouer au héros. Il se cache entre deux vestiaires en entraînant une
employée : « Jacqueline, venez là, venez là ! ». Mais le gabarit
de Jacqueline ne lui permet pas d’entrer dans l’espace étroit entre les deux
armoires. Alors M. F. la tire : « Allez, venez … ». Un bandit
fait tout à coup irruption interrompant leurs efforts .
Les minutes s’égrènent et les
malfrats hurlent leur angoisse : un salarié est frappé, un autre a le canon
d'une arme dans la bouche. Un malfaiteur
bondit sur un bureau du guichet, brandit son arme, réitère ses menaces de mort tandis qu'un autre trouve de quoi satisfaire leurs
prétentions. Ils désignent le Directeur comme otage et l’emmènent jusqu'à
leur voiture pour couvrir leur départ.
L'agence est immédiatement
fermée. La tension tombe. Anna laisse couler quelques larmes sous le regard
attendri et compatissant de son retraité. Le Directeur responsable du réseau
commercial arrive sur les lieux. Un médecin est diligenté pour évaluer le
stress du personnel ; il propose des arrêts de travail, mais Anna refuse de peur
de ne plus avoir envie de revenir à son guichet. La Police Judiciaire de Lyon
arrive pour recueillir empruntes, indices et témoignages : « Madame, vous êtes fille d’armurier,
alors vous allez savoir nous décrire les armes ( !)».
En fin de journée, la
sonnette de la porte d'entrée retentit. Le client-retraité passe sa tête par
l'entrebâillement et dit : "Je viens
prendre des nouvelles de la p'tite ...". Aussitôt, il aperçoit
Anna dans l'agence et lui lance : "Mes
chèques, ils sont bien passés ?".
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