dimanche 27 septembre 2015

Y'A DU RIFIFI !




Un mois environ après avoir quitté le domicile conjugal, Anna est pris à parti dans un hold up à l'agence bancaire où elle travaille. Quatre personnes grimées et/ou cagoulées pénètrent avec fracas, dégainent chacune un révolver, et sur le ton du fait divers, Anna dit à son client (retraité) : "Tiens, on est en train de se faire braquer !".

Trois malfaiteurs se dispersent dans l'agence, crient leurs ordres, et le cerveau d'Anna enregistre des images :

- A sa gauche un collègue court prévenir le Directeur, celui de droite observe la scène : "Alors lui, il va se faire tirer comme un lapin !".

 - Un gangster fait le tour du guichet, pille rapidement les caisses individuelles et focalise son regard sur  Anna qui réalise tout à coup : «  non, ce n'est pas un jeu ». Arrivé à sa hauteur, il l'agrippe par le col de son chemisier, la soulève de sa chaise, plaque le canon du pistolet sur son cou et dit : "Vous, Madame, vous allez nous aider à rassembler l'argent". Mais Anna n'est pas le caissier principal et ne peut renseigner. Alors le malfaiteur crie à l'adresse de ses collègues : « Si vous ne nous donnez pas l’argent, je tire ! ». Elle se dit à elle-même : « Tiens, je ne pensais pas que ma vie se terminerait comme çà ». Et elle n’ose faire un geste, de peur que l’arme ne se déclenche.

- Sous la contrainte, les employés se regroupent.  Anna se trouve face à Bruno, l’arme toujours braquée sur sa nuque. Elle se décide à bouger, attrape des deux mains les revers de la veste de son collègue et supplie : « Bruno, Bruno ! ».

- Les clients (retraité compris) sont rassemblés avec l’ordre de se coucher sur le ventre, les mains sur la tête.

- Josée, dont le bureau se trouve sur la mezzanine, se penche, se ravise et retourne dans son bureau.

 Mr F. qui se trouve dans une pièce adjacente, comprend qu’il n’a pas intérêt à jouer au héros. Il se cache entre deux vestiaires en entraînant une employée : « Jacqueline, venez là, venez là ! ». Mais le gabarit de Jacqueline ne lui permet pas d’entrer dans l’espace étroit entre les deux armoires. Alors M. F. la tire : « Allez, venez … ». Un bandit fait tout à coup irruption interrompant leurs efforts .

Les minutes s’égrènent et les malfrats hurlent leur angoisse : un salarié est frappé, un autre a le canon d'une arme dans la bouche.  Un malfaiteur bondit sur un bureau du guichet, brandit son arme, réitère ses menaces de mort tandis qu'un autre trouve de quoi satisfaire leurs prétentions. Ils désignent le Directeur comme otage et l’emmènent jusqu'à leur voiture pour couvrir leur départ.

L'agence est immédiatement fermée. La tension tombe. Anna laisse couler quelques larmes sous le regard attendri et compatissant de son retraité. Le Directeur responsable du réseau commercial arrive sur les lieux. Un médecin est diligenté pour évaluer le stress du personnel ; il propose des arrêts de travail, mais Anna refuse de peur de ne plus avoir envie de revenir à son guichet. La Police Judiciaire de Lyon arrive pour recueillir empruntes, indices et témoignages : « Madame, vous êtes fille d’armurier, alors vous allez savoir nous décrire les armes ( !)».

En fin de journée, la sonnette de la porte d'entrée retentit. Le client-retraité passe sa tête par l'entrebâillement et dit : "Je viens prendre des nouvelles de la p'tite ...".  Aussitôt, il aperçoit Anna dans l'agence et lui lance : "Mes chèques, ils sont bien passés ?".






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