lundi 28 septembre 2015

Aurais-je été Riche ?



Parfois, il m'arrive par communication télépathique des explications sur certaines incohérences de mon passé. Même si, par réflexe, j'y mets quelques bémols, je dois convenir qu'elles lèvent des doutes sur moi-même et me rendent plus légères.

En 1985, après une sombre histoire de lettre anonyme (dont j'ai soupçonné l'auteur sans jamais le prouver), je suis mutée abusivement dans le réseau commercial. A partir de cette date, on ne m'a plus jamais accordé de points d'avancement, mon salaire n'augmentant que grâce aux accords professionnels destinés à pallier l'inflation. Je le déplorais, mais comme je n'avais pas une formation bancaire à la base, je pensais que j'étais une piètre guichetière. Trente ans plus tard, j'apprends que des ordres auraient été donnés pour que mes revenus n'augmentent plus. J'explique.

Avant de partir en agence, je forme une collègue qui devra reprendre mon poste. Je m'aperçois qu'elle éprouve des difficultés à attribuer un compte comptable aux factures de plus en plus nombreuses inhérentes au service. Après avoir traité toutes les factures en instance, je lui propose d'aller chercher à la comptabilité les factures déjà payées pour qu'elle s'exerce à l'attribution des codes. Elle refuse. Je n'insiste pas, devinant la cause sans l'approuver : à la banque, chacun se préoccupait de soigner son image, stupidement le plus souvent. Je décide donc de miser sur sa capacité d'adaptation et avant de quitter la CR, je vais saluer le Directeur du département commercial en laissant échapper cette remarque imprudente : "J'ai fait le maximum pour former MJ, après, c'est à l'usage ...".

A partir de là, j'emploie le conditionnel. Après quelques semaines, il y aurait eu à la cellule "Publicité" une pagaille monstre (je cite), au point que le maquettiste aurait jeté l'éponge et demandé sa mutation dans le réseau commercial. Quant aux codes comptables, personne n'aurait voulu s'y coller : ni ma collègue, ni la responsable de la cellule, ni le Chef de service. Motif : une erreur dans l'évaluation des codes pourrait entraîner des représailles judiciaires à l'encontre de la Caisse régionale (dixit mon tuyau télépathique). A l'époque, je l'ignorais, c'est sans doute la raison pour laquelle j'accomplissais tranquillement cette tâche. Mon poste aurait été réparti sur deux personnes, et les codes comptables définis par le service comptabilité, pour qui l'exercice n'aurait pas été aisé, certaines petites subtilités étant évaluées plus facilement par le service initiateur (of course).

Le Directeur du département commercial aurait alors envisagé de me faire réintégrer le service. Mais Jacques (le mari d'Anna) toujours au faîte de l'information, serait intervenu : à sa demande, les personnes diligentées ne m'auraient pas répercuté le souhait du Directeur qui ne voulait pas me recevoir pour expliquer clairement la situation. Pour faire court, il aurait amèrement regretté qu'après m'avoir virée, la cellule "Publicité" soit désorganisée (toujours l'image ...). De plus, il estimait que j'aurais dû l'avertir de mes craintes. Aurais-je été crédible ?

Dans les mois qui suivirent ma mutation, je n'ai jamais eu de commentaires sur la prise de fonction de la nouvelle secrétaire, jusqu'au jour où je rencontre une employée du service comptabilité qui glisse dans la conversation : "Elle travaillait bien Anna !". Puis elle me questionne sur mes états d'âme, et j'avoue : "Il est vrai que si on me proposait de retrouver mon poste tel quel, je reviendrais à la Caisse régionale".

Le Chef du service comptabilité, regrettant les anciennes relations avec la cellule Publicité, aurait suggéré à son Directeur de département de demander au Directeur commercial de me réintégrer dans mes fonctions par une sollicitation clairement exprimée. Mais le Directeur commercial aurait refusé.







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