Dans une semaine, nous célébrerons une fête catholique, la Toussaint, suivie le lendemain de la fête des âmes ou fête des défunts. Contrairement à d'autres fêtes (Nöel, Pâques, Pentecôte ...), la Toussaint ne trouve pas son origine dans les textes bibliques.
Au 1er siècle av. J-C , sur l’ordre d’Agrippa, les
Romains construisent un temple en l’honneur de leur dieu et des idoles de
toutes les provinces conquises, qu’ils appellent Panthéon. Il est érigé sur une
base circulaire afin de symboliser l’éternité des dieux.
Après que Rome soit devenue chrétienne, le Pape Boniface IV
reçoit de l’empereur Phocas, le temple qu’il débarrasse de ses idoles, et le 3
mai 605, le consacre à la Vierge Marie et à tous les martyrs ; d’où son
nom de Sainte-Marie aux Martyrs. Un siècle plus tard, un autre pape Grégoire
III déplace au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette
consécration, à un moment de l’année où les vendanges et les moissons sont
faites, les fidèles pouvant ainsi venir nombreux et trouver plus facilement à
se nourrir. En même temps, il décrète que la mémoire de tous les saints sera
célébrée ce jour-là.
En 998, Odilon, abbé de Cluny, institue le 2 novembre, une
journée consacrée à la commémoration des morts pour obtenir de Dieu qu’il
délivre ou soulage les âmes du purgatoire. L’Office des morts prend son origine
dans la veillée des morts que les premiers chrétiens faisaient à l’exemple des
juifs. Au xiiie siècle, cette
commémoration entre dans la liturgie romaine et
devient une fête universelle dans l'Église.
De nos jours, nous nous rendons au cimetière à La Toussaint, qui
est un jour férié, pour honorer nos défunts.
Au cours d'une visite chez mes parents dans les années 90, ma
mère me convoque sur le ton que j'ai toujours perçu comme exaspérant :
"Viens là, j'ai quelque chose à te dire : il n'y aura plus de place pour
toi dans le caveau familial ». J'ai 45 ans et je vis les dernières années
où je me crois éternelle. Aussi, après une très légère surprise (je suis
habituée à la bienveillance maternelle), je tourne les talons sans répondre en
levant les yeux au ciel. Arrive la cinquantaine avec les premiers bilans de ma
vie et l'évaluation du chemin qui reste à parcourir. A l'image du ver dans le
fruit, je me souviens que je suis une candidate pour la fosse commune.
Décidée à y remédier, j'étudie les possibilités.
1) Acheter une concession dans un cimetière qui permet une
inhumation avec une sépulture. C'est la coutume la plus répandue en France qui
a l'avantage d'offrir un endroit physique pour se recueillir. Oui, mais je suis
claustrophobe et j'ai peur d'être enterrée vivante. Je pourrais emporter mon
téléphone portable, me direz-vous. Ou choisir l'option de Frédéric Chopin qui
avait exigé qu'on retirât son coeur après sa mort, ou encore celle de
l'inhumation céleste pratiquée au Tibet : le corps est exposé au grand air et
ce sont les vautours qui s'en occupent.
2) Envisager la crémation, procédé radical qui évite l'angoisse
de se réveiller dans le cercueil, une appréhension qui ne relèverait pas de la
science fiction d'après la littérature. Ensuite, les cendres peuvent être
dispersées dans la nature ... au grand air. La manière écologique est tentante,
d'autant que je n'ai pas rallié l'Eglise catholique traditionnaliste qui estime
"l'acte de crémation gravement peccamineux, comparable au péché public, à
l'apostasie, à l'excommunication, au suicide". Source : Wikipédia.
3) Ouvrir un livret A pour m'offrir le plus tard possible, le
top des funérailles : des obsèques spatiales. "Un service de moins en
moins cher, un peu poétique, et complètement dingue". Une partie de mes
cendres ira ainsi rejoindre le bric à brac de l'espace, pour un temps défini,
suivant ce que j'aurai ajouter au panier.
Dans nos sociétés occidentales, la mort est un sujet tabou.
Personne ne nous apprend à vieillir, puis à mourir. C’est pourtant une
évolution incontournable de notre vie terrestre, face à laquelle nous sommes
totalement démunis. C’est sans doute pour cette raison que nous redoutons tant
la mort. Bien sûr, personne n’est jamais encore revenu pour nous expliquer
l’au-delà. Mais il y a les médiums qui peuvent donner quelques indications, certes,
imprécises et très limitées, et nous permettre cependant d’accepter le départ
des être chers. Nous pouvons aussi envisager notre propre mort avec plus de
sérénité, car ils disent tous la même chose : la vie se poursuit après. Il
y a un « autre côté », une autre dimension. La mort est un passage par
lequel nous quittons notre corps physique, et plus nous mourons sereins, plus
le dégagement de la matière est rapide. Nous gardons notre conscience et nous
continuons d’évoluer dans l’au-delà, où l’esprit vibre sur une fréquence bien
plus haute que celle des vivants (dixit Patricia Daré dans son livre Un Souffle
pour l’Eternité).
Qu’importe de fleurir les sépultures, les tombeaux sont
vides. Une fois l’âme partie, le corps physique redevient poussière, il ne
vibre plus. Le défunt est parti dans un ailleurs, où notre tristesse ralentit
son évolution. C’est pourquoi je prévois d’offrir à mes amis et à ma famille, le
jour de mon enterrement après l’office religieux, un dîner gargantuesque où la
joie et la bonne humeur seront vivement recommandées. Histoire de franchir la
porte et d’entrer en fanfare dans l’au-delà. Avec cotillons et accordéon ? Euh ….
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