samedi 24 octobre 2015

Allô, Le Ciel ?



Dans une semaine, nous célébrerons une fête catholique, la Toussaint, suivie le lendemain de la fête des âmes ou fête des défunts. Contrairement à d'autres fêtes (Nöel, Pâques, Pentecôte ...), la Toussaint ne trouve pas son origine dans les textes bibliques.

Au 1er siècle av. J-C , sur l’ordre d’Agrippa, les Romains construisent un temple en l’honneur de leur dieu et des idoles de toutes les provinces conquises, qu’ils appellent Panthéon. Il est érigé sur une base circulaire afin de symboliser l’éternité des dieux. 


 Après que Rome soit devenue chrétienne, le Pape Boniface IV reçoit de l’empereur Phocas, le temple qu’il débarrasse de ses idoles, et le 3 mai 605, le consacre à la Vierge Marie et à tous les martyrs ; d’où son nom de Sainte-Marie aux Martyrs. Un siècle plus tard, un autre pape Grégoire III déplace au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette consécration, à un moment de l’année où les vendanges et les moissons sont faites, les fidèles pouvant ainsi venir nombreux et trouver plus facilement à se nourrir. En même temps, il décrète que la mémoire de tous les saints sera célébrée ce jour-là.

En 998, Odilon, abbé de Cluny, institue le 2 novembre, une journée consacrée à la commémoration des morts pour obtenir de Dieu qu’il délivre ou soulage les âmes du purgatoire. L’Office des morts prend son origine dans la veillée des morts que les premiers chrétiens faisaient à l’exemple des juifs. Au xiiie siècle, cette commémoration entre dans la liturgie romaine et devient une fête universelle dans l'Église.

De nos jours, nous nous rendons au cimetière à La Toussaint, qui est un jour férié, pour honorer nos défunts.

Au cours d'une visite chez mes parents dans les années 90, ma mère me convoque sur le ton que j'ai toujours perçu comme exaspérant : "Viens là, j'ai quelque chose à te dire : il n'y aura plus de place pour toi dans le caveau familial ». J'ai 45 ans et je vis les dernières années où je me crois éternelle. Aussi, après une très légère surprise (je suis habituée à la bienveillance maternelle), je tourne les talons sans répondre en levant les yeux au ciel. Arrive la cinquantaine avec les premiers bilans de ma vie et l'évaluation du chemin qui reste à parcourir. A l'image du ver dans le fruit, je me souviens que je suis une candidate pour la fosse commune.

Décidée à y remédier, j'étudie les possibilités.

1) Acheter une concession dans un cimetière qui permet une inhumation avec une sépulture. C'est la coutume la plus répandue en France qui a l'avantage d'offrir un endroit physique pour se recueillir. Oui, mais je suis claustrophobe et j'ai peur d'être enterrée vivante. Je pourrais emporter mon téléphone portable, me direz-vous. Ou choisir l'option de Frédéric Chopin qui avait exigé qu'on retirât son coeur après sa mort, ou encore celle de l'inhumation céleste pratiquée au Tibet : le corps est exposé au grand air et ce sont les vautours qui s'en occupent.

2) Envisager la crémation, procédé radical qui évite l'angoisse de se réveiller dans le cercueil, une appréhension qui ne relèverait pas de la science fiction d'après la littérature. Ensuite, les cendres peuvent être dispersées dans la nature ... au grand air. La manière écologique est tentante, d'autant que je n'ai pas rallié l'Eglise catholique traditionnaliste qui estime "l'acte de crémation gravement peccamineux, comparable au péché public, à l'apostasie, à l'excommunication, au suicide". Source : Wikipédia.

3) Ouvrir un livret A pour m'offrir le plus tard possible, le top des funérailles : des obsèques spatiales. "Un service de moins en moins cher, un peu poétique, et complètement dingue". Une partie de mes cendres ira ainsi rejoindre le bric à brac de l'espace, pour un temps défini, suivant ce que j'aurai ajouter au panier.




Dans nos sociétés occidentales, la mort est un sujet tabou. Personne ne nous apprend à vieillir, puis à mourir. C’est pourtant une évolution incontournable de notre vie terrestre, face à laquelle nous sommes totalement démunis. C’est sans doute pour cette raison que nous redoutons tant la mort. Bien sûr, personne n’est jamais encore revenu pour nous expliquer l’au-delà. Mais il y a les médiums qui peuvent donner quelques indications, certes, imprécises et très limitées, et nous permettre cependant d’accepter le départ des être chers. Nous pouvons aussi envisager notre propre mort avec plus de sérénité, car ils disent tous la même chose : la vie se poursuit après. Il y a un « autre côté », une autre dimension. La mort est un passage par lequel nous quittons notre corps physique, et plus nous mourons sereins, plus le dégagement de la matière est rapide. Nous gardons notre conscience et nous continuons d’évoluer dans l’au-delà, où l’esprit vibre sur une fréquence bien plus haute que celle des vivants (dixit Patricia Daré dans son livre Un Souffle pour l’Eternité).

Qu’importe de fleurir les sépultures, les tombeaux sont vides. Une fois l’âme partie, le corps physique redevient poussière, il ne vibre plus. Le défunt est parti dans un ailleurs, où notre tristesse ralentit son évolution. C’est pourquoi je prévois d’offrir à mes amis et à ma famille, le jour de mon enterrement après l’office religieux, un dîner gargantuesque où la joie et la bonne humeur seront vivement recommandées. Histoire de franchir la porte et d’entrer en fanfare dans l’au-delà. Avec cotillons et accordéon ?  Euh ….











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