Au retour de mon premier été à
Paray le Monial, je me rapproche d’un groupe de prière stéphanois où je
rencontre un couple membre à part
entière de la Communauté de l’Emmanuel.
D’emblée, j’apprécie MC -sa
spontanéité, son tempérament rieur, son regard franc- qui me parle avec un peu
de nostalgie de la jolie maison qu’ils ont mis en location pour vivre leur
engagement. Elle m’informe des règles de la communauté, et tout en le
respectant, son choix m’interroge. J’aime néanmoins rejoindre chaque semaine la
petite assemblée qui pratique la louange avec des chants joyeux. Un savoir
lointain appris au catéchisme puis oublié, me revient en mémoire. C’est grâce à
la Communauté de l’Emmanuel que j’acquiers une foi profonde et authentique.
Après avoir informé de ma
décision de quitter le domicile conjugal, le couple se propose de me soutenir
dans ma démarche. Je sais d’une part, qu’ils sont les enfants d’un Directeur
Général du CA à la retraite, et je devine par ailleurs, que la Direction en
place souhaite mon retour à la Caisse régionale. Quand le futur Responsable
pressenti pour la petite agence où je travaille est évincé, je crains que sa
candidature ait été écartée pour éviter que notre collaboration amicale ne
compromette mon possible retour à la CR. L’été suivant à Paray le Monial, je
laisse entendre courtoisement à mon amie que je soupçonne leur intervention
avec laquelle je ne suis pas d’accord. Je quitte une personne un peu désabusée,
et c’est notre dernière entrevue.
Ensuite, c’est Jean qui me reparle
du couple. Il me représente bénévolement avec savoir faire et discrétion dans
le règlement de conflits dont je suis à peine au courant : ma famille, mon
ex et les religieux s’impliquent dans la situation du moment, à savoir que Benjamin
vit chez son père. Jean, pour me protéger, m’informe en pointillés. Je perçois
cependant son inquiétude et je me dis que quelque part, « çà doit chauffer ».
Mais entre lui et la prière à laquelle il a recourt très régulièrement par mes
bons soins, j’apprends à faire confiance au destin.
Deux fois, Jean participe à des
entretiens. Et sa modération me pousse à le questionner : «Puisque
nous ne nous voyons plus, comment mes amis peuvent-ils encore s’intéresser à
mes problèmes familiaux ? ». Je n’obtiens pas de réponse, mais il me
rapporte des propos pour lesquels j’use toute ma force de persuasion pour démontrer qu’ils sont erronés.
* Titre du livre de Jean Sulivan
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