lundi 13 juillet 2015

Les amours de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin *


Chaque matin, vous avez des difficultés à émerger de votre sommeil. C’est normal et c’est sans compter sur une habitude très féminine, celle qui vous met d’emblée de bonne humeur, qui vous réconcilie avec l’humanité et dont va dépendre le bon déroulement de votre journée : le choix de votre petite culotte. 

Encore vêtue de votre chemise de nuit, une vraie de vraie, bien large et très longue, très ringarde (il n’y a que votre meilleure amie qui sache la raison de cette préférence), vous ouvrez le tiroir dédié à vos petits dessous intimes. A droite les hauts, à gauche les bas, vers lesquels vous vous penchez pour vivre deux minutes de bonheur : avec délicatesse et volupté, vous remuez et soupesez ce fouillis vaporeux. Au hasard, vous sortez un shorty coton-dentelle sage et confortable, qui arrive juste en dessous du nombril et que vous réservez à vos cours de gymnastique. Cette autre culotte ? Ah, celle que vous enfilez quand vous allez randonner et qui emboîte bien vos hanches jusqu’à la taille. Glamour, quand tu nous tiens ! … Oooh ! Votre culotte-doudou, celle que vous mettez les jours de blues, aussi rassurante que le vieux pull dans lequel vous aimez vous lover. Mais que voyez-vous ? Un petit triangle, juste quelques grammes et cm2 de dentelle … Un string ! Seulement voilà, vous n’êtes pas née avec les strings comme d’autres avec l’informatique. Pourtant, c’est tendance : il y a les strings-ficelles, les shorty-strings, les strings-jupettes, les body-strings. Tssi, tssi ! Aujourd’hui, vous avez un rendez-vous sérieux, alors vous devez trouver THE culotte qui vous donnera l’assurance d’être la meilleure. En tulle ? non, çà gratte. En satin ? Oui, avec un petit cœur en dentelle sur l’arrière. Tiens, mais c’est quoi cette petite chose noire oubliée dans son coin ? Chuuuut ! C’est un adorable petit slip fendu juste là où il faut … Elle est pas belle la vie ? 

Attendez ! Que faites-vous ? Vous fermez les commentaires ? Surtout n'en faites rien, car Anna fait une confidence : elle abandonne ses sloggis. Mais oui. Après vingt cinq années de célibat, l'instinct séducteur de la vieille fille se réveille. En chantant le "Ah, çà ira, çà ira" des sans-culottes qui, eux, ne connaissaient pas Les Dessous Chics, elle s'apprête à renouveler sa lingerie avec le code fêtenat Mais Don Perlimplin n'a pas la fibre patriotique. Au moment de finaliser la commande, le clavier de l'ordinateur fait son caprice : il veut bien écrire la date de validité et le cryptogramme de la CB, mais refuse d'enregistrer son numéro. Et Anna éclate de rire. Alors Don Perlimplin se vexe : pendant toute la journée, le clavier ne fonctionne plus du tout.




N.B. : Après une bonne nuit, le clavier a retrouvé sa bonne humeur. Mais évidemment, je ne résiste pas à publier l'article rédigé dans le feu de l'histoire !

* Titre de Federico Garcia Lorca



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