samedi 5 septembre 2015

Le Château des Destins Croisés *




Je suis sur le point de confier à Square Habitat, l'agence immobilière du Crédit agricole, la location de l’appartement que j’occupais à Saint-Etienne.  Avant la signature du mandat, j'ai envoyé à ALPAVOCAT le résumé du contexte en espérant qu'il puisse apporter un éclairage nouveau sur les difficultés de la succession.

Il y a un an environ, je prends la décision de vendre l’appartement que j’occupais à Saint-Etienne depuis 2011, déserté en raison des nuisances de mes voisins. Je le note sur le blog où j’écris comme sur un journal personnel (une démarche salutaire).

Puis Super DX cible les yeux, tellement que je suis victime d’une occlusion visuelle : une tache de couleur beige sur la cornée de l’œil droit m’interdit de prendre la voiture. C’est alors que mes enfants, avec lesquels je ne communique plus depuis trois mois, réapparaissent et se proposent de faire 250 kilomètres pour assurer mon ravitaillement puisque je ne peux pas descendre à Veynes. Et ils s’emploient à me convaincre de louer l’appartement plutôt que de le vendre. Ils promettent de faire les cartons et de le proposer ensuite à la location. Je réfléchis et me souviens qu'en 2010, faute de trouver un acquéreur, j’avais dû brader l'appartement précédent situé pourtant dans un quartier référent. C'est la raison pour laquelle j’accepte, tout en songeant aux micros qui truffent les lieux, invisibles mais peut-être détectables même lorsqu'ils sont désactivés. Avant de nous quitter, je laisse entendre que je souhaite un bail notarial.

Quelques semaines plus tard, je trouve dans ma messagerie deux documents que le beau-père de Clémence (ancien agent immobilier) a eu la gentillesse de lui faire parvenir à mon attention :
 - les conditions générales d'un bail de location meublée à usage d'habitation principale, 
 - les conditions particulières. 
 Toutefois, n'ayant pas les connaissances requises pour en débattre avec pertinence, je persiste à vouloir confier au notaire la rédaction et la signature du bail.

Après une annonce rédigée par Benjamin, une jeune cadre se déclare intéressée par la location du bien qu’elle souhaite occuper rapidement. N’ayant que deux semaines avant la date butoir, je reçois le bail (bien rédigé, très complet, 16 pages) envoyé par mes enfants avec tous les diagnostics : je n’ai plus qu’à signer. Je demande toutefois un rendez-vous au notaire pour signer en son étude.

Vingt minutes plus tard, Benjamin m’appelle pour m’informer que la jeune locataire vient de lui signifier son désaccord pour signer le bail chez le notaire en raison du coût ; elle aurait laissé entendre qu’elle pourrait se désister. Aussi, pendant de longues minutes, mon fils tente de me faire renoncer à mon projet. De guerre lasse, je décide de prendre à ma charge la totalité des frais notariaux et j’informe la jeune femme en lui demandant de repousser son emménagement d’une semaine pour pouvoir « caler » nos rendez-vous chez nos notaires respectifs. N’ayant pas de réponse, je la relance pour lui dire qu’elle pourra maintenir son déménagement à la date souhaitée. Mais malgré deux rappels, la personne reste silencieuse. Explications de Benjamin : quand on est jeune, on n’aime pas s’embêter et perdre du temps à aller chez un notaire !  Élégamment, on me souffle que l'état de santé de Mamy s’aggrave et que je risque de me retrouver avec un immeuble qui ne rapporte plus qu'un seul loyer et un appartement à Saint-Etienne vacant. Je résiste. Mamy décède quelques jours plus tard.

Je pose alors la question : ma signature sur des actes légaux susceptibles d’enregistrement par un officier ministériel serait-elle gênante ?


* Titre du livre de Italo Calvino


N.B. : Curieusement, je ne parviens pas à modifier l'interligne du 3e paragraphe. Je ne comprends pas ...





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