Le 22 février 1996 à 8 h 15, je
suis victime d'une chute sur un sol enneigé devant mon lieu de travail,
provoquant une double fracture du poignet gauche. Aux environs de 9 heures, les
Sapeurs-pompiers me conduisent au service des urgences de l'hôpital. Avant de me quitter à 10 h 30, la collègue qui m'accompagne téléphone à mon
ex-mari pour l’informer. En début d'après-midi, le Chirurgien réalise une
ostéosynthèse. A 16 heures, mon fils me ramène à mon domicile.
Dés lors, des douleurs intenses ne cessent plus et me contraignent à rechercher
l'avis de plusieurs médecins ou chirurgiens. Leurs remarques verbales ainsi
que celles du personnel hospitalier (infirmiers, aides-soignants ...)
m'apprennent que :
- les broches sont placées de façon à couper la circulation sanguine (ce qui
aurait pu -ou aurait dû ?- entraîner la gangrène),
- leur nombre (trois) est exagéré,
- leur longueur est disproportionnée (4 cm chacune, je les ai en ma possession),
- il y a désormais luxation de l'extrémité du cubitus,
- le radius n'a pas été replacé dans l'axe.
Par ailleurs, sur les radios pulmonaires du 22 février 1996, la clavicule
gauche n'est pas en place. Mais curieusement, les radiologues de trois
établissements hospitaliers ne rédigent pas de commentaires. Finalement, c'est le Chirurgien d’une clinique stéphanoise qui procède en urgence à
l'ablation des broches, le 21 mars 1996.
Après plusieurs mois de complications circulatoires, mon état est consolidé le
17 juillet 1996 et je reprends mon activité professionnelle malgré les
difficultés fonctionnelles que je rencontre désormais dans la vie quotidienne. Les
douleurs perdurent et aucun des sept praticiens consultés n'accepte d'apprécier par écrit l'ostéosynthèse
réalisée le 22.02.1996. Ils énoncent tous le même diagnostic : évolution
normale d'une fracture sérieuse, algodystrophie.
Ce mutisme systématique me permet alors d’envisager la probabilité d’un
traitement fautif et malveillant. Le corps médical aurait -il choisi de se
taire afin de ne pas devoir reconnaître le caractère délibéré des soins,
lequel, s'il devait être révélé, ternirait considérablement l'image de la
profession en semant le trouble voire la peur dans la population ? Je souligne toutefois, que je ne connaissais
pas le chirurgien avant mon opération, et qu'il n'avait de ce fait, aucun
mobile.
En 1990, mon ex-mari a accepté, contraint et forcé, notre
divorce. De plus, comme je l'explique dans deux courriers adressés, l'un à M.
le Procureur de la République, l'autre à M. le Doyen des Juges de Saint
Etienne, je suis la seule personne à connaître parfaitement sa personnalité et
son passé. Deux critères qu'il n'a jamais acceptés. Pour autant, serait-il
intervenu directement auprès du Chirurgien ? Si tel est le cas, peut-être après
l'intervention d'un membre de la Direction de la banque. Je rappelle en effet
qu'après ma chute, je suis accompagnée à l'hôpital par une collègue
dont l'époux connaît très bien mon ex-mari puisqu'ils exercent tous deux la
même profession. Cette personne est, jusqu'en juin 1998, l’assistante du
Secrétaire Général de la banque, Responsable du service
Communication dont je dépends, rattaché à la Direction Générale.
Le temps passant, je m'aperçois avec étonnement, que toutes les institutions
susceptibles d'indemniser mon préjudice dû à l'aggravation des séquelles du
traitement de mon accident, sous évaluent mon état de santé. Ainsi, la
Mutualité Sociale Agricole refuse de reconsidérer le taux d'incapacité qu'elle
a fixé à 5 %, car au-delà de 10 %, l'indemnisation se fait par le versement
d'une rente, laquelle rappellerait dans le temps, l'accident. Elle ne
souhaite pas non plus prendre en charge la rechute, laquelle, si elle devait
être acceptée, signerait l'origine de mes problèmes actuels. Probablement dans
le même souci, la COTOREP refuse de réévaluer le taux d'incapacité de 30
% malgré des problèmes cardio-respiratoires reconnus par mon médecin-traitant.
Ces institutions auraient-elles statué sous l'influence de la banque afin de ne
laisser nulle part des traces du traitement désastreux de mon accident ? Car parallèlement, dans le but sans doute de me décourager à rechercher la vérité,
je rencontre de plus en plus de difficultés dans l'exercice de mon activité
professionnelle. A telle enseigne, que je dois engager plusieurs procédures
prud'homales pour harcèlement.
Mais curieusement, aucun conseiller rapporteur n'est missionné, et au terme du
premier recours, afin de recouvrer les dommages et intérêts qui lui sont dus,
la banque diligente un huissier de justice qui procède à une
saisie-attribution sur mon compte bancaire (détenu par mon employeur lui-même !) du montant majoré largement et indûment des intérêts, coût de
procédure et frais bancaires.
Par ailleurs, dans le cadre de l'assurance de mes prêts habitats contractés en
juillet 1996, la C.N.P. décide sans
diminution tarifaire et sans avis médical, l'exclusion de la couverture des
risques IPA et ITT pouvant résulter des conséquences de mon accident. Qui donc a renseigné cette
compagnie sur les séquelles futures de mes blessures puisque sa décision ne
résulte que d'un questionnaire de santé rempli par mes soins ?
Curieusement, aucun de mes collègues du service des prêts habitats n’attire mon
attention sur cette anomalie ! Leur silence serait-il l'aveu implicite de leur
connaissance de mon préjudice ?
Du 21 novembre 2001 au 31 août 2002, mon état de santé me contraint à une
incapacité de travail, période durant laquelle je suis indemnisée suivant le
régime de l'assurance maladie. Je peux donc prétendre au bénéfice des
prestations C.N.P. Or, il faut quatre mois de démarches pour qu'enfin le
remboursement des échéances de mes prêts habitats soit effectif. Il est à noter
cependant que je n'ai pu obtenir de la C.N.P. la confirmation de paiement. Les sommes versées sur mon compte
bancaire seraient-elles des fonds appartenant en propre à mon employeur ?
Durant cette période d'incapacité, conformément à la Convention Collective de
la banque, mon employeur complète mon salaire jusqu'au 11 mai 2001 ; ensuite,
mes revenus devaient se résumer aux prestations de la Mutualité Sociale
Agricole et de la C.C.P.M.A. (Caisse complémentaire). Toutefois, à la lecture
du bulletin de salaire de juin 2002, j'observe :
1 - que la période indemnisée n'est pas indiquée ; sur ma demande, le
département des Ressources Humaines m'informe téléphoniquement des dates concernées
: du 15 mai 2002 au 10 juin 2002.
2 - que le montant journalier (32,01 €) obtenu après la division du montant net
par le nombre de jours (864,31 : 27) est égal au montant indiqué par la M.S.A.
: 32,02 €.
J'en déduis donc, que le montant net perçu (864,31) correspond uniquement au
versement des indemnités journalières de la M.S.A. ; le même calcul appliqué
aux fiches de paie de juillet et août confirme ce constat. D'autant que depuis
le 91e jour d'arrêt, soit à partir du 20 février 2002 c'est- à-dire
théoriquement dès la prise en charge par C.C.P.M.A. Prévoyance, je devrais être
exonérée des cotisations prévoyance. Ce qui n'est pas le cas, au regard de mes
fiches de paie des mois de février à octobre 2002.
Le bulletin de salaire de septembre 2002 indique des régularisations
d'indemnités journalières CCPMA versées vraisemblablement (les dates ne sont
pas indiquées) depuis le 15 mai 2002. Questionnée, la personne responsable de
l'administration de la paie à la banque m'informe qu'elle ne peut rétrocéder
les cotisations C.C.P.M.A. Prévoyance indûment prélevées !? Les sommes
versées seraient-elles des fonds appartenant en propre à mon employeur ?
Dés lors, je me pose les questions suivantes :
- mon arrêt de travail du 20 novembre 2001 a-t-il été dûment déclaré auprès de
la C.C.P.M.A. ? Cette compagnie refuse peut-être d'indemniser
une pathologie qui relève en réalité du régime des accidents du travail.
- si tel est le cas, pourquoi mon employeur rétrocéderait-il des indemnités journalières ?
il pourrait tout autant m'expliquer que la C.C.P.M.A. refuse d'indemniser un
arrêt de travail pour une raison d'appréciation médicale qui, à priori, ne le concerne
pas.
Afin de réduire le surcoût généré par mes absences, mon employeur me propose le 9
avril 2004, après quatre années de notations négatives, une promotion
surprenante : un poste de Téléactrice au Centre d'Appels Multimédia, avec une
attribution de 10 points sans absorption de PQI et une augmentation de la
rémunération extra contractuelle de 230 points annuels ! Le Directeur
espère-t-il, que le cumul des tracas (effort d'adaptation, de formation,
augmentation de la charge de travail) me poussera à présenter ma démission ?
Car je ne présente pas le profil habituellement requis pour ce poste. J'ai été
en effet engagée en 1980 en qualité de secrétaire et ma mutation à l'agence en Ligne constitue une modification du Contrat de travail.
Mais, ayant été prévenue verbalement par le DRH lui-même, qu'en cas de refus ce
serait "la porte !",
j'accepte ce changement. Clic.
Quelques mois plus tard, le DRH souhaite modifier mes jours et horaires de
travail (je travaille à mi-temps, la M.S.A. m'ayant octroyé le bénéfice
d'une pension invalidité de catégorie 1) et m'informe dans son courrier du
21 mars 2005 que mon refus de cette modification entraînerait le licenciement
sans indemnités ni préavis. Le Médecin du Travail me convoque à un contrôle
médical et reconnaît implicitement, que
ce nouvel aménagement, peu compatible avec mon état de santé, générera une
fatigue supplémentaire.
Des blocages vertébraux successifs me contraignent à des arrêts complets durant
lesquels la banque ne complète pas mon salaire. Curieusement, le Médecin-conseil
à la Mutualité Sociale Agricole n'accompagne d'aucun commentaire sa
décision d'autoriser le versement des indemnités journalières et ne répond pas
à mon courrier adressé en recommandé avec A.R. le 18 avril 2005, où je pose la
question : "quel est le nom de la
maladie dont je souffre et pour laquelle la M.S.A. me verse une pension
d'invalidité de catégorie 1 ?". Son
mutisme conduit à penser que peut-être, sur le plan administratif, les prestations
de l'invalidité indemnisent une maladie "inventée" afin
de ne pas reconnaître (pour ne pas
laisser de trace) les conséquences des soins malveillants de mes
fractures.
L'entêtement du DRH à vouloir changer mes jours et horaires de travail (pour
obtenir ma démission ?) me conduit à demander au Médecin du Travail d'apprécier
l'inaptitude, qu'il prononce le 14 juin 2005. Mon employeur procède à mon
licenciement le 27 juillet 2005.
Pour mener à bien la procédure prud'homale engagée par la suite pour
licenciement abusif et pour connaître les raisons médicales qui ont motivé
l'inaptitude, je souhaite obtenir la copie du dossier. Les documents remis sont
succincts, peu compréhensibles et donc guère exploitables. En outre, les pages "conclusions"
des deux visites sanctionnant l'inaptitude n'apportent aucun élément nouveau.
Elles reprennent simplement, mot pour mot, les termes des deux fiches
d'inaptitude signées par le Médecin du Travail, remises chacune le jour même.
Par courrier, ce même médecin ose expliquer que "pour des
raisons de conception logicielle, (leur) remplissage ...
à une date donnée "écrase" les données remplies à ce niveau lors des
examens précédents !". De ce fait, je
ne peux connaître le compte rendu détaillé de chaque contrôle médical. Il
paraît toutefois inconcevable, qu'une institution comme la Mutualité Sociale
Agricole travaille avec un logiciel qui annule les données médicales de
ses adhérents au fur et à mesure de leur enregistrement.
Au cours d'un entretien en janvier 2006, le Médecin du Travail précise
verbalement que, selon lui, je souffre de deux pathologies : l'une
d'origine psychique, l'autre d'origine mécanique. Curieusement, son rôle, selon
lui, permet de nommer le nom de la première (comorbidité somatique de névrose
post-traumatique ?!) mais pas celui de la deuxième, laquelle, à mon sens, est
pourtant bien réelle. Ainsi, ces propos permettent d'envisager l'hypothèse que
peut-être, sur le plan administratif, l'inaptitude a été prononcée en raison d'une maladie
"inventée" afin de ne pas
reconnaître (pour ne pas laisser de
trace) les conséquences des soins malveillants de mes fractures.
Le 3 février 2006, j'adresse un courrier en recommandé avec A.R. au nouveau DRH
de la banque, afin d'obtenir la copie du procès verbal rédigé lors d'une
réunion avec les Délégués du Personnel qui avait pour but de soumettre mon
licenciement. Mais curieusement, le Directeur refuse de me communiquer ce
document. Je pose alors la question :
- dans ce compte rendu, une faute grave aurait-elle
été déclarée abusivement afin de justifier
ma mutation autoritaire à l'Agence en Ligne, puis mon licenciement ?
Cette histoire étonnante qui perdure depuis bientôt vingt ans m'a conduite à
engager de nombreuses procédures administratives, pénales, prud'homales. Aucun
jugement n'a été prononcé en ma faveur. Il est vrai que je me bats contre un puissant établissement bancaire .
Je dois donc vivre avec une colonne vertébrale vrillée
(et toutes les conséquences - clic-) puisque les os de l’avant bras n’ont pas été
replacés dans l’axe.
Cet après midi, j'ai envoyé ce témoignage de mon histoire à l'Association Scoliose et Partage.




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